Photovoltaïque, sol et biodiversité : enjeux et bonnes pratiques

Photovoltaïque, sol et biodiversité : enjeux et bonnes pratiques
Le déploiement des énergies renouvelables est l’un des moyens majeurs d’atteindre la neutralité carbone et de réduire notre dépendance énergétique. Le solaire photovoltaïque, en particulier, est appelé à jouer un rôle majeur dans la transition en cours.
Lorsqu’elles sont implantées dans des milieux naturels, les centrales photovoltaïques peuvent avoir des incidences négatives significatives sur les sols et la biodiversité.
Ces incidences et les moyens de les éviter (E), de les réduire (R) ou à défaut de les compenser (C) sont de mieux en mieux connus, et peuvent d’ores et déjà être pris en compte lors de la planification, de la conception, puis de l’exploitation de ces centrales.
Fruit d’un partenariat entre l’ADEME et l’OFB, ce document dresse un état des connaissances des incidences et propose des solutions visant à y remédier.
Des retours d’expérience illustrent leur mise en œuvre concrète à l’échelle de différents projets, sans en occulter les difficultés.
Réalisé avec la contribution d’acteurs concernés par le développement de ces projets (Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires ; DREAL ; CEREMA ; Syndicats professionnels SER et Enerplan ; ONG en charge de la protection de l’environnement, dont LPO, FNE, Comité français de l’UICN ; Muséum national d’Histoire naturelle), il ambitionne de fournir une base commune et partagée des enjeux d’écoconception des centrales solaires photovoltaïques.
Il sera complété à partir de 2023 de guides techniques à destination des professionnels, dont le premier concernera les modalités d’installation des clôtures des parcs.

Pour lire l’article original et télécharger le livret, c’est sur le site de l’ADEME

Arrêté du 2 mars 2023 portant mise à jour de la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain

L’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain

ANNEXE I

    • MAMMIFERES
      Neovison vison (Schreber, 1777) = Mustela vison : Vison d’Amérique
      CRUSTACES
      Portunus segnis (Forskål, 1775) : Crabe bleu
      MOLLUSQUES
      Dreissena rostriformis (Andrusov, 1897) : Moule quagga
      INSECTES
      Vespa orientalis (Linnaeus, 1771) : Frelon oriental »

      ANNEXE II

      Cortaderia selloana (Schult. & Schult. f.) Asch. & Graebn., 1900 : Herbe de Pampa
      Crassula helmsii (Kirk) Cockayne, 1907 : Crassule de Helms »

Lancement d’un nouveau portail de données hydrologiques par Météo-France

Lancement d'un nouveau portail de données hydrologiques par Météo-France

© jeanmichel deborde

Météo-France a lancé, le 31 mars dernier, son nouveau portail de données hydrologiques en libre accès, DRIAS-Eau, en partenariat avec l’Inrae et l’Office international de l’eau (OiEau) et dans le cadre du projet européen Life Eau et Climat et du projet Explore2.

Venant « en appui aux acteurs locaux », cette base de données vise une meilleure gestion des ressources en eau entre les différents secteurs via la prise en compte des effets du changement climatique sur les bassins versants. Elle permet d’accompagner les opérateurs publics et privés, mais aussi des collectivités, des bureaux d’études et toute activité en lien avec la gestion de l’eau (agriculture, industrie, assainissement, etc.). Le portail « permet de visualiser, sous forme de cartes, l’évolution de la ressource en eau au plus près des territoires, à court, moyen et long terme » et selon les scénarios du Giec. Il regroupe ainsi de nombreuses données concernant six variables : le débit des cours d’eau, l’évapotranspiration, l’humidité des sols, l’équivalent en eau du manteau neigeux, le drainage et le ruissellement.

À noter que de nouvelles données sur les eaux souterraines seront mises en ligne en 2024. Ce portail donne également accès à de nouvelles projections climatiques et modélisations hydrologiques, aidant par exemple à la conception des schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage).

Lire l’article original sur Actu-Environnement

Solaire photovoltaïque au sol : une charte pour poser les conditions de son développement

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Énergie Partagée vient de publier une charte pour proposer des repères de qualité et de progression à l’attention des collectivités, collectifs ou professionnels des énergies renouvelables, porteurs de projets solaires photovoltaïques au sol
Elle se focalise sur 2 enjeux : la protection de la biodiversité et de l’agriculture.

Après les publications équivalentes sur la méthanisation et l’hydroélectricité, cette nouvelle charte d’ Énergie Partagée sur le solaire s’inscrit dans le travail d’amélioration des pratiques et de l’intégration territoriale des projets de production d’énergie renouvelable.

Une filière d’avenir au développement sensible

Composante essentielle du mix énergétique, la filière de l’énergie solaire photovoltaïque au sol peut néanmoins faire l’objet de controverses. Pour Énergie Partagée, elle doit conjuguer son indispensable développement à la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers sur lesquels sont parfois situées ces installations. « C’est dans cette optique constructive que nous proposons dans cette nouvelle charte des critères de vigilance et d’exclusion, ainsi que des bonnes pratiques à mettre en place sur ces espaces » précise le communiqué.

Préserver la biodiversité et l’agriculture

Elle fixe également les conditions pour la labellisation par Énergie Partagée en tant que “projet citoyen” solaire photovoltaïque au sol (voir encadré). Naturellement, il s’agira d’utiliser systématiquement ce document en prenant en compte le contexte et les particularités de chaque territoire. La Charte se focalise sur deux enjeux principaux : la protection de la biodiversité et de l’agriculture. Concernant le développement de projets sur espaces agricoles, la Charte s’inscrit en cohérence avec la loi accélération des énergies renouvelables, en privilégiant les projets de type agrivoltaïques qui permettent un couplage d’intérêt potentiel pour l’agriculture. Elle va également plus loin que la loi sur certains aspects comme la nécessité d’impliquer très en amont les exploitants agricoles dans la conception des projets et dans leur gouvernance, ainsi que sur la préservation des logiques de transmission agricole. En matière de biodiversité, elle prescrit l’évitement de certains espaces sensibles en s’appuyant sur une lecture exigeante du zonage des aires protégées et sanctionne également les choix techniques trop impactants pour l’environnement.


Le Label Énergie Partagée pour distinguer les démarches territoriales vertueuses

Le label Énergie Partagée est le seul label à garantir la qualité d’un projet d’énergie renouvelable pour le territoire qui l’accueille. Lancé en novembre 2021, il s’appuie sur la Boussole de l’énergie citoyenne, outil d’évaluation qui permet d’apprécier les qualités et axes de progression au cas par cas de la démarche du projet.

Téléchargement Charte-PV-au-sol-2022-Energie-Partagee

 

Article original : TECSOL

L’Europe se fixe un objectif de 42,5% de renouvelables d’ici 2030

éoliennes

© WINDCOLORS Adobe stock

L’accord trouvé jeudi 30 mars sur la directive RED III boucle le marathon des textes du paquet “Fit for 55” porté par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Le Conseil et le Parlement ont arrêté un objectif de 42,5% de renouvelables dans la consommation finale d’ici à 2030. Pour accélérer les procédures dans la construction de nouvelles installations, les États devront définir des “zones d’accélération des énergies renouvelables”. Quant à l’hydrogène bas-carbone, il se voit attribuer un régime dérogatoire difficile à mettre en œuvre.

Présenté par la Commission le 14 juillet 2021, le paquet climat “Fit for 55” – corpus de 13 textes (directives et règlements) censé mettre l’Europe sur la voie des 55% de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2030 – a connu une forte accélération cette semaine. Après l’adoption par les Vingt-Sept, mardi, du règlement mettant fin à la commercialisation des voitures thermiques (voir note article du 29 mars 2023) et de deux règlements sur le “partage de l’effort” et sur “l’utilisation des terres et la foresterie”, la boucle est bouclée avec l’accord trouvé, jeudi 30 mars à l’aube, entre le Conseil et le Parlement, sur la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III). C’est l’un des textes phares de ce paquet climat, rehaussant les objectifs d’un précédent texte de 2018. Lui-même s’est vu renforcé par le plan RepowerEU qui vise à soustraire l’UE de la dépendance aux énergies fossiles, en particulier russes (voir notre article du 8 mars 2023). On pourrait même dire que c’est l’aboutissement d’un long processus qui a véritablement démarré en 2015, bien avant la guerre en Ukraine donc, mais dans les remous de l’annexion de la Crimée, avec la stratégie pour une Union de l’énergie résiliente (voir notre article du 2 mars 2015).

Vers un doublement de la part d’énergies renouvelables

Derrière le silence assourdissant qui entoure le sabotage du gazoduc NordStream 2, l’Europe pousse tous les curseurs dans les énergies renouvelables. Après 14 heures d’ultimes discussions, un compromis a donc été arraché jeudi fixant un objectif contraignant de 42,5% de renouvelables dans la consommation européenne finale d’ici à 2030 (les États qui le souhaitent pourront aller jusqu’à 45%). Cette cible se situe à mi-chemin entre les 45% que réclamaient la Commission européenne dans sa proposition initiale et le Parlement et les 40% demandés par les États. C’est un quasi-doublement par rapport au niveau actuel d’environ 22%. La France se situe pour sa part à 19%. La directive de 2018 fixait un objectif contraignant de 35% à horizon 2030. “Cela signifie faire en sept ans autant que ce que nous avons installé dans les quarante dernières années !”, a commenté le député français Pascal Canfin (Renew Europe), président de la commission Environnement du Parlement.

Parallèlement à ces valeurs cibles, les négociateurs se sont mis d’accord sur des objectifs plus ambitieux dans le domaine des transports, de l’industrie et de la construction. Le secteur des transports devra ainsi réduire de 14% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 grâce aux énergies renouvelables, avec un objectif contraignant d’au moins 29% de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale du secteur d’ici 2030. L’industrie devra augmenter sa part d’énergies renouvelables de 1,6% par an. Enfin, l’accord fixe un objectif de 49% d’énergies renouvelables dans les bâtiments d’ici la fin de la décennie. Pour le chauffage et la climatisation, la part des renouvelables devra augmenter de 0,8% par an au niveau national jusqu’en 2026 et de 1,1% de 2026 à 2030.

Lire l’intégralité de l’article sur le site de la Banque des Territoires

Etude d’impact : le porteur de projet doit analyser les incidences directes de l’ouvrage sur l’environnement mais aussi les incidences indirectes de son utilisation et de son exploitation

Par une décision – très importante – n°450135 du 27 mars 2023, le Conseil d’Etat a confirmé l’annulation de l’autorisation d’exploiter la centrale biomasse de Provence (Gardanne). Cette autorisation procède en effet d’une étude d’impact insuffisante, cette dernière ne comportant pas d’analyse des incidences prévisibles de l’utilisation et de l’exploitation de cette installation et, plus précisément encore, des effets sur l’environnement du plan d’approvisionnement en bois de la centrale. Commentaire.

La décision rendue ce 27 mars 2023 par le Conseil d’Etat est d’une grande importance théorique et pratique. A titre liminaire, il importe de rappeler que l’obligation d’évaluation environnementale des projets susceptibles de porter atteinte à l’environnement est un des instruments principaux du droit de l’environnement.

Aux termes de la présente décision, le Conseil d’Etat réalise un équilibre entre, d’une part une interprétation stricte du contenu de l’étude d’impact, lequel doit porter sur les incidences directes et indirectes prévisibles d’un projet sur l’environnement et, d’autre part le principe de proportionnalité de ladite étude d’impact.

S’agissant de l’obligation d’évaluation des incidences indirectes du projet sur l’environnement, cette décision appelle les deux observations suivantes.

En premier lieu, cette décision contribue à préciser quel doit être le contenu exact de l’étude d’impact et, notamment le contenu de l’analyse des incidences directes indirectes du projet sur l’environnement. Cette décision augmente le niveau d’exigence qui doit être celui de l’administration puis du juge administratif en matière d’évaluation environnementale et donc, aussi, d’autorisation des projets industriels. Les opérations d’exploitation de ces derniers ne peuvent pas être isolées des opérations d’extraction ou d’approvisionnement qui contribuent à ladite exploitation.

En deuxième lieu, cette décision est importante pour l’approvisionnement des installations industrielles en ressources naturelles. Dés le début du présent contentieux, une des principales questions débattues par les parties a tenu à la régularité de l’étude d’impact versée au dossier de demande d’autorisation d’exploiter : cette étude d’impact devait elle comporter une analyse des incidences des coupes de bois susceptibles d’être effectuées à l’étranger notamment au Brésil ou aux Etats-Unis d’Amérique pour alimenter la centrale ?

Si l’exploitant a, en 2021, modifié son plan d’approvisionnement pour ne plus utiliser de bois extrait à l’étranger, cela n’a pas eu d’effet sur l’analyse du Conseil d’Etat :

Comme le souligne la décision ici commentée, cette question de l’approvisionnement en bois est d’autant plus importante que la consommation de cette ressource devait être élevée :

3. Il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que l’alimentation de la tranche n°4 de la centrale de Provence supposera un approvisionnement en combustibles, et tout particulièrement en bois. Les ressources en bois d’origine locale devraient représenter, d’après le plan d’approvisionnement établi en 2011 et figurant dans le dossier soumis aux juges du fond, 27% de l’énergie entrante dans la centrale, cette part devant ensuite monter à 50%, le total de la biomasse d’origine locale devant, selon l’avis de l’autorité environnementale du 22 mai 2012, représenter un volume annuel de 370 000 à 580 000 tonnes. Les associations requérantes soutiennent que l’étude d’impact, si elle présente une estimation de la part prévisionnelle des principaux combustibles dans l’approvisionnement de la centrale, était insuffisante, faute notamment d’analyser les effets, pour les massifs forestiers, de la mise en œuvre de ce plan d’approvisionnement en bois“.

La décision rendue ce 27 mars 2023 par le Conseil d’Etat ne fait pas état du lieu d’extraction du bois mais de l’importance de sa consommation comme combustible et de la sensibilité des milieux dans lesquels est réalisée cette extraction. Ainsi, que la ressource soit extraite localement ou loin du lieu d’exploitation de l’installation pour laquelle une autorisation d’exploiter a été demandée : l’étude d’impact doit couvrir ces conditions d’approvisionnement.

A lire l’intégralité de l’article sur le site de notre confrère Arnaud Gossement

RWE s’engage localement pour réduire la facture des riverains de ses parcs éoliens et solaires

RWE
RWE a développé une offre attractive allant jusqu’à 50 % de la facture annuelle d’électricité des foyers situés sur les communes d’implantation d’énergies renouvelables solaire ou éolien, permettant d’associer directement les riverains aux retombées de la production locale d’électricité.

 

 

RWE, acteur majeur de la transition énergétique, est à l’initiative d’une offre inédite par son ampleur à destination des riverains des communes d’implantation de ses parcs éoliens. Avec son partenaire Energie d’ici, marque de l’Union des Producteurs Locaux d’électricité, RWE propose une réduction sur la facture d’électricité des riverains pouvant atteindre près de 50 % du montant annuel moyen.

Ce premier accord porte sur le parc éolien Les Pierrots dans l’Indre et sera ensuite répliqué sur d’autres municipalités où sont implantés des parcs développés par RWE. « C’est une grande satisfaction de voir ce travail engagé il y a déjà plusieurs mois aboutir. Les projets d’énergie renouvelable sont par nature décentralisés et situés dans des territoires ruraux. L’implication des locaux est essentielle, comme l’a récemment rappelé la loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Offrir une réduction sur la facture d’électricité participe très concrètement à cette volonté d’associer les riverains aux retombées de la transition énergétique. C’est aussi cela que nous défendons dans le déploiement des énergies renouvelables : une énergie dont les profits soient partagés avec les habitants des territoires. » précise Joseph Fonio, PDG de RWE Renouvelables France.

Une offre d’électricité verte destinée aux particuliers et TPE des communes d’implantation

Ce premier projet a pour ambition de favoriser l’appropriation du parc éolien par les habitants des territoires. RWE a développé avec son partenaire Energie d’ici une offre de fourniture d’électricité verte claire et lisible afin qu’elle puisse profiter au plus grand nombre. Tous les foyers et très petites entreprises (TPE), disposant d’une puissance souscrite inférieure ou égale à 36 kVA, des communes d’implantation des parcs éoliens visés par l’opération sont éligibles à cette offre. Les démarches ont été simplifiées au maximum et s’effectuent sur demande par téléphone ou via un bulletin d’adhésion disponible sur le site internet d’Energie d’Ici, en mairie et lors des permanences qui se tiendront dans les communes concernées par l’opération.

Une réduction liée à la puissance du parc éolien

Malgré l’abandon de certaines dispositions prévues dans la loi d’accélération sur les énergies renouvelables, RWE reprend à sa charge les ambitions concernant le partage de la valeur avec les territoires. Les réductions disponibles sont ainsi indexées en fonction de la puissance du parc éolien. Pour le parc éolien des Pierrots, dont la puissance est de 26,4 MW, les montants de la réduction adossés au compteur électrique sont par exemple de 120 €/an pour un compteur de 3 kVA, de 360 €/an pour une puissance de 6 kVA et de 528 €/an pour les compteurs compris entre 9 kVA et 36 kVA. Cette réduction pourra ainsi représenter jusqu’à 50 % d’une facture moyenne d’un foyer rural.

Par ailleurs, Energie d’ici, partenaire de RWE, garantit la production et la fourniture d’une électricité 100 % locale et 100 % renouvelable, certifiée par des garanties d’origine. Cette électricité verte est ainsi commercialisée directement du producteur au consommateur.

RWE affirme ses positions en France

RWE a une longue expérience en France puisque le Groupe s’est appuyé pour son implantation sur des équipes ayant développé de nombreux parcs éoliens et solaires. Sa stratégie sur le territoire national est aujourd’hui entièrement tournée vers les énergies renouvelables pour lesquelles il développe des solutions innovantes telles que celle mise en place avec son partenaire Energie d’ici. Réunies sous la bannière Community Champion, ces initiatives ont pour objectif de développer un catalogue de mesures pour répondre aux besoins des communautés locales. A moyen terme, RWE souhaite ainsi diversifier ces actions pour offrir aux territoires les projets les mieux intégrés possibles.

Cerema lance un appel à projet pour s’adapter au changement climatique en Normandie

Direction Normandie-Centre | Cerema

Direction Normandie-Centre | Cerema (c) CEREMA

Le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) lance un appel à projets pour s’adapter au changement climatique en Normandie et en Île-de-France. Le dépôt des candidatures est maintenu jusqu’au 31 mars 2023.

Dans le cadre de ce projet, deux sites de Cerema à Grand Quevilly (76) et à Trappes (78) accueilleront des laboratoires vivants. D’une superficie de 20 hectares, le premier site est destiné à expérimenter des solutions techniques d’adaptation au changement climatique et à tester les solutions pour l’urbanisme régénératif. L’autre site à Trappes sera dédié, quant à lui, à l’expérimentation des projets de désimperméabilisation. Le site permettra également de réaliser des démonstrations aux idées des lauréats.

Les projets retenus visent à limiter l’impact des aménagements publics et des bâtiments sur l’environnement et de le convertir en un impact positif. Les solutions d’urbanisme génératif devront répondre à divers enjeux en lien avec l’énergie, la gestion de l’eau, la biodiversité, la réutilisation des matériaux, la réduction de l’empreinte carbone et la limitation des flux importés et exportés.

“Zéro artificialisation nette” : le Sénat adopte sa proposition de loi retouchée

ZAN

Capture vidéo Sénat/ Jean-Baptiste Blanc et Christophe Béchu

Le Sénat a adopté en première lecture dans la nuit du 16 au 17 mars la proposition de loi qu’il avait initiée pour remédier aux difficultés de mise en œuvre de l’objectif de “zéro artificialisation nette (ZAN)” des sols d’ici 2050 inscrit dans la loi Climat et Résilience. Des désaccords persistent avec le gouvernement sur le dispositif de “surface minimale de développement” prévu dans le texte pour les communes peu urbanisées.

Le Sénat a adopté en première lecture dans la nuit du 16 au 17 mars la proposition de loi “visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de ‘zéro artificialisation nette ‘ (ZAN) au cœur des territoires”, portée par Jean-Baptiste Blanc (Vaucluse – LR) et Valérie Létard (Union centriste – Nord) et issue d’une mission transpartisane de la chambre haute. Après avoir apporté plusieurs correctifs aux premiers articles du texte lors de la première séance d’examen du texte, ce 14 mars (voir notre article), notamment pour préciser que la conférence régionale de gouvernance de la politique de réduction de l’artificialisation est l’incarnation “organique” de la volonté de territorialiser la mise en œuvre du principe de ZAN (article 3) et pour inclure les projets d’intérêt pour la souveraineté économique nationale ou européenne parmi les grands projets, pour que leur impact en termes d’artificialisation ne soit pas imputé à la collectivité territoriale qui les accueille (article 4), les sénateurs ont adopté, lors de cette dernière séance d’examen des articles 26 amendements, dont certains rédactionnels ou de simple coordination.
À l’article 5, qui vise à faciliter la mutualisation de projets d’ampleur régionale, en prévoyant notamment un “droit de proposition” pour les communes et EPCI, Ronan Dantec (Loire-Atlantique – Groupe écologiste) a proposé une extension de ce dispositif au schéma directeur de la région d’Île-de-France (Sdrif), au plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc) et aux schémas d’aménagement régionaux (SAR) dans les outre-mer. Pour ne pas “emboliser” une procédure jugée lourde, Christian Redon-Sarrazy (Haute-Vienne – Socialiste, écologiste et républicain) a obtenu la suppression de la délibération motivée du conseil régional tout en maintenant l’information des collectivités ayant formulé une proposition de qualification de projets d’ampleur régionale.

“Garantie rurale” : le désaccord persiste avec le gouvernement

L’article 7, qui vise à garantir à chaque commune une “surface minimale de développement communale” d’un hectare, a donné lieu à un nouveau bras de fer avec le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Celui-ci a défendu en vain un amendement pour que ce système de “garantie rurale” consiste en un seuil minimal de 1% des surfaces urbanisées, limité aux communes peu denses à très peu denses, couvertes par un document d’urbanisme ou une carte communale. “Un hectare pour tous, cela me pose un problème : je n’ai jamais pensé que la justice résidait dans le fait de donner la même chose à tout le monde. Des communes avec quelques habitants seraient traitées comme celles de 2.000 habitants”, a souligné Christophe Béchu.
“Il y a en gros 3,5 millions d’hectares urbanisés : 1% représente donc 35 000 hectares, a développé le ministre. Si on se base sur le nombre de communes concernées, on arrive à 35.500 hectares. Si la garantie rurale est réservée aux communes peu denses et très peu denses – soit la grille de l’AMRF -, ce chiffre tombe à 22.000.” “On reproche au droit à l’hectare de consommer beaucoup trop d’espace. C’est une garantie qui n’incite pas à consommer, mais qui, en préservant le potentiel à construire”, rassure les élus, a répondu Jean-Baptiste Blanc. Pour le rapporteur du texte, “les critères du 1%, en se basant sur la surface urbanisée, encouragent les gros consommateurs d’hier.” “En outre, a-t-il ajouté, il n’y a pas de données fiables sur cette surface. On entend, de plus, une petite musique selon laquelle ce droit serait basé sur l’intercommunalité. Ce n’est pas notre approche, qui est communale. Enfin, un hectare, cela ne veut pas dire que 35.000 hectares seront consommés. D’abord, plus de 19.000 communes disposent déjà d’un hectare sur la première décennie et n’auront pas de surcroît. Au total, seuls 9.200 hectares sont ajoutés à l’enveloppe théorique : c’est l’épaisseur du trait ! Ainsi, réserver 7% de l’artificialisation à 43% des communes permet que tout se fasse avec la ruralité, et non sur son dos.”
À ce même article 7, Cédric Vial (LR – Savoie) a obtenu une majoration plafonnée de 0,5 hectare par commune au bénéfice des communes nouvelles “Il faut préserver le dynamisme des communes nouvelles”, a -t-il justifié. L’idée est d’ajouter un demi-hectare par commune déléguée, dans un plafond de deux hectares, “pour éviter une trop grande artificialisation”. “L’AMF estime que si toutes les communes nouvelles étaient concernées, cela représenterait 800 hectares, mais que si seules les communes nouvelles rurales l’étaient, l’effort serait de 400 à 500 hectares”, a indiqué le sénateur.

Bâtiments agricoles exclus des surfaces artificialisées

À l’article 9, qui vise à mieux protéger les espaces verts et la nature en ville, tout en facilitant la densification des espaces déjà urbanisés, l’amendement du gouvernement visant à ce que les surfaces de parcs et de jardins publics soient considérées comme non artificialisés a été rejeté, dans l’attente d’un nouveau décret sur la nomenclature. Les sénateurs ont par contre adopté un amendement de Jean-François Longeot (Doubs-Union centriste) pour qualifier les friches comme des surfaces artificialisées. Bernard Delcros (Cantal- Union centriste) a obtenu que les surfaces agricoles couvertes par une végétation herbacée soient considérées comme non artificialisées.
Trois amendements identiques de Bernard Delcros, Jean-Claude Anglars (LR – Aveyron) et Angèle Préville (Lot – Socialiste, écologiste et républicain) ont en outre exclu les bâtiments agricoles et leurs abords des surfaces artificialisées.
À l’article 10, portant sur la prise en compte de l’impact du recul du trait de côte, le ministre a défendu sans succès un amendement proposant un “droit immédiat à urbaniser les surfaces qui seront mangées par la mer, sur la base d’une prévision de trente ans”.
À l’article 11, un amendement de Daphné Ract-Madoux (Essonne-Union centriste) permet aux collectivités d’utiliser les données d’observation foncière recueillies au niveau départemental. La sénatrice de l’Essonne est aussi à l’origine d’un amendement à l’article 12, pour que le droit de préemption “ZAN” puisse être instauré par délibération plutôt que par modification du document d’urbanisme. Martine Berthet (Savoie – LR) a pour sa part défendu un amendement restreignant la possibilité de refuser l’octroi d’une autorisation d’urbanisme à un projet à impact d’artificialisation significatif aux seuls cas où cet impact n’est pas compensé par une renaturation.
À l’article 12 bis, qui prévoit d’imputer sur la période 2011-2021 l’artificialisation résultant de projets décidés avant l’adoption de la loi Climat et Résilience, mais dont la réalisation a été différée, trois amendements identiques de Laurent Burgoa (Gard – LR), Michel Canévet (Finistère – Union centriste) et Sylviane Noël (Haute-Savoie-LR) viennent y ajouter des projets dont la demande d’autorisation a été déposée avant la loi Climat et Résilience.

Demande de rapports sur l’ingénierie publique territoriale

À l’article 13, qui vise à prendre en compte les efforts de renaturation des collectivités territoriales dès 2021, Philippe Tabarot (Alpes-Maritimes – LR) a défendu un assouplissement des conditions de restitution des surfaces artificialisées temporairement pour travaux. Deux amendements ont en outre été adoptés après l’article 13. Sonia de La Provôté (Calvados – Union centriste) a demandé un “rapport relatif au renforcement des outils d’ingénierie publique territoriale nécessaires à la mise en œuvre des objectifs de zéro artificialisation nette” et Guylène Pantel (Lozère – Rassemblement démocratique et social européen) un rapport “étudiant les moyens en termes d’ingénierie envisagés au profit des collectivités territoriales”.
Le texte doit encore être soumis à l’Assemblée nationale, où des députés Renaissance avaient présenté mi-février leur propre proposition de loi pour un meilleur accompagnement des élus locaux. Même si le gouvernement a déclenché la procédure accélérée sur la proposition de loi du Sénat, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s’est montré sceptique sur la possibilité de parvenir à un accord entre députés et sénateurs, estimant que les dispositions adoptées par la chambre haute ouvraient “trop largement la porte” à l’artificialisation.

Début d’un an de travaux pour le nouveau Comité national du trait de côte

Trait de côte Bérangère Couillard a officiellement installé le 14 mars le Comité national du trait de côte, nouveau comité spécialisé du Conseil national de la mer et des littoraux réunissant élus, expert, ONG et citoyens pour “imaginer nos littoraux de 2050″… et une stratégie de financement.

 

Le “Comité national du trait de côte” – comité spécialisé nouvellement institué du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML), présidé comme ce dernier par la députée Sophie Panonacle (Renaissance, Gironde) – a tenu sa première réunion ce 14 mars. En son sein, “pendant un an, élus, experts, ONG et citoyens se concerteront pour imaginer nos littoraux de 2050”, explique la secrétaire d’État chargée de l’écologie, Bérangère Couillard.

56 membres

La création de ce comité a été officiellement approuvée par le bureau du CNML le 26 janvier dernier. Il compte 56 membres, répartis en cinq collèges : 9 membres pour le collège État, 16 pour le collège d’élus – dont un représentant de l’Association national des élus du littoral (Anel), de l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett), de Régions de France, de Départements de France, d’Intercommunalités de France et de l’Association des maires de France (AMF), 9 pour le collège d’experts – Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Cerema, Conservatoire du littoral, Office national des forêts (ONF), Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau), notaires…- , 16 pour le collège des représentants des acteurs socio-professionnels et des particuliers (chambres de commerce et d’industrie, Assemblée permanente des chambres d’agriculture…) et 6 pour le collège des associations de protection de l’environnement.

Il remplace le “comité national de suivi pour la gestion intégrée du trait de côte”, comité ad hoc installé par Ségolène Royal et Alain Vidalies le 22 janvier 2015. Une “transformation” qu’avait promue le député Stéphane Buchou (qui a présidé le comité de suivi) dans un amendement à l’article 239 de la loi Climat et Résilience, sans que la loi ne donne pour autant la moindre précision sur ce nouvel organisme. Tout juste se contente-t-elle d’évoquer ce nouveau comité en disposant qu’au même titre que le CNML, il donne son avis sur la liste des communes “dont l’action en matière d’urbanisme et la politique d’aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l’érosion du littoral”.

Actualisation de la liste des communes prioritaires

Cette liste a, depuis, été établie par décret du 29 avril 2022 (voir notre article du 2 mai 2022), sans consultation du CNML d’ailleurs (et, par construction, sans consultation du nouveau comité alors encore dans les limbes). Pour l’heure, elle compte 126 communes – qui “se sont portées volontaires”, mais “d’autres inscriptions sont à venir”, a indiqué la secrétaire d’État à l’Assemblée nationale le 14 mars dernier. Elles sont potentiellement nombreuses. Une étude de 2018 du Cerema – abondamment citée lors des discussions de la loi Climat – recensait 975 communes littorales (885 en métropole), dont 197 (hors Guyane) concernées par un recul moyen supérieur à 50/cm par an selon l’indicateur nationale de l’érosion foncière. Dans un entretien accordé au Moniteur du 15 mars, Sophie Panonacle indique même que 864 communes ont été identifiées comme particulièrement vulnérables au recul du trait de côte. Des communes qui ne se pressent toutefois pas pour ajouter leur nom à la liste. “À partir du moment où elles en font partie, elles doivent mettre en place une étude de leur territoire ; elles s’inquiètent de savoir si l’État ne leur imposera pas des mesures liées à ces études”, explique l’élue à nos confrères. “Mais je ne suis pas inquiète, lorsque nous aurons apporté des solutions de financement, ces communes rejoindront la liste d’elles-mêmes”, ajoute-t-elle.

Financements et actualisation de la stratégie

La définition d’un “modèle de financement des projets de recomposition spatiale” constitue précisément une autre mission – si ce n’est la principale – du nouveau comité. C’est celle qui devrait principalement l’occuper durant les douze prochains mois, comme l’a indiqué Bérangère Couillard à l’Assemblée nationale : “Nos réflexions doivent répondre à trois questions : qu’allons-nous financer ? Quels sont les besoins de financement ? Quels sont les leviers de financement ?” Le tout avec pour objectif d’arrêter “une stratégie de financement dans le projet de loi de finances 2025”. Le sujet est d’autant plus crucial que c’est notamment au motif de l’absence de “garantie des ressources” que l’AMF et l’Anel ont saisi le Conseil d’État (voir notre article du 20 mai dernier) pour “l’interroger sur le bien-fondé” de l’ordonnance du 6 avril 2022 relative à l’aménagement durable des territoires littoraux exposés au recul du trait de côte (voir notre article du 7 avril 2022).

Enfin, troisième mission du comité pointée par Sophie Panonacle, l’actualisation de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte. Fixée en 2012, elle avait été mise à jour en 2017, mais ne l’a plus été depuis.

20 millions en 2023

Devant les députés, Bérangère Couillard a également tenu à faire valoir que le gouvernement avait d’ores et déjà décidé en 2023 “20 millions d’euros pour accompagner les collectivités au financement de l’ingénierie, des cartographies et également des premières actions”. Des financements qui, selon elle, “répondent au besoin actuel”, mais dont elle concède qu’ils “ne sont pas à l’échelle des besoins à venir” alors que “20% de nos littoraux sont concernés par l’érosion côtière”. Et de citer à son tour le Cerema, selon lequel 50.000 logements pourraient être concernés par le recul du trait de côte d’ici 2100 (voir notre article du 3 février).

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