L’atteinte de l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) à l’horizon 2050 adopté par la France via la loi Climat et Résilience de 2021 est clef pour assurer la préservation de la biodiversité, et plus largement pour répondre à l’urgence climatique, la lutte contre l’étalement urbain et l’appauvrissement des sols. Alors qu’en 2020 plus de 80% des Français résident au sein d’une zone urbanisée, les collectivités territoriales et les acteurs de l’aménagement sont invités à inventer de nouveaux modes de concevoir, de fabriquer, et de gérer nos territoires en conjuguant sobriété et qualité urbaine. Pour contribuer à la dynamique, l’ADEME présente son guide « Faire la ville Dense, Durable et Désirable », portant une approche inspirante et opérationnelle de l’urbanisme durable pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
L’Objectif de Zéro Artificialisation Nette : réponse urgente à l’artificialisation croissante des sols de nos territoires
En France, environ 25 000 hectares sont consommés chaque année. De plus le phénomène d’artificialisation des sols est très hétérogène sur le territoire : par exemple 20% des communes sont responsables de plus de 80% de l’artificialisation et 5% des communes d’environ 40%. Par ailleurs, la relation entre l’évolution démographique et l’artificialisation des sols témoigne d’une certaine déconnexion: l’artificialisation augmente 4 fois plus que la population et ne faiblit pas en cas de décroissance démographique.
L’Objectif de Zéro Artificialisation Nette vise à réduire autant que possible l’étalement urbain en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles ou forestiers et en contenant l’urbanisation et en densifiant tout en laissant une plus grande place à la nature au sein des espaces urbains. Pour y parvenir, les territoires doivent traduire localement une réduction de 50% du rythme de consommation d’ici 2031 des espaces naturels, agricoles et forestiers, par rapport à la période de référence2011 – 2021 et atteindre le ZAN en 2050.
Le concept de la ville « 3 D » se structure autour de la densité, la durabilité et la désirabilité.
La fabrique de la ville dense, durable et désirable permet de répondre à la fois aux enjeux climatiques et aux évolutions des pratiques et aspirations des citoyens . Penser la ville « 3 D » vise à concilier densité des populations, activités et services, avec les enjeux de la transition écologique, tout en favorisant la santé et le bien-être. Ainsi ce modèle de ville 3D permet de répondre à la lutte contre l’étalement urbain et les travers que cela génère, tout en proposant des espaces bâtis et de vie agréables et résilients. C’est ce modèle de développement que l’Ademe souhaite porter au travers ce guide, en sachant par ailleurs que la ville de 2050 est déjà là à 80%.
Valoriser l’existant : la sobriété foncière pour limiter l’impact des politiques d’aménagement urbain
L’optimisation de la densité des espaces urbanisés constitue un des leviers fort d’atteinte du ZAN. Densifier en considérant les enjeux de préservation de la biodiversité et de la renaturation des espaces déjà artificialisés constitue aussi un objectif à part entière. Pour répondre à ce double enjeu, la sobriété foncière et la renaturation des villes doivent aller de pair.
La sobriété foncière vise à renouveler la ville existante, en se questionnant sur les besoins et les ressources, en revitalisant les cœurs des petites et moyennes centralités, en recyclant les friches, en mobilisant les logements vacants et en révélant le potentiel préexistant. Il s’agit de moduler et d’adapter le rythme d’artificialisation en tenant compte des ressources, des besoins et des enjeux locaux, tels que les dynamiques démographiques et économiques.
Cette sobriété va de pair avec la qualité urbaine. La densité peut être optimisée, pour faciliter l’accessibilité aux services et aux activités, tout en améliorant le cadre de vie de nos concitoyens, notamment en renforçant la qualité et la présence des espaces verts et de la biodiversité. Il s’agit alors d’ouvrir le champ des possibles, de requestionner les besoins de construire, de renaturer les espaces déjà artificialisés, d’intensifier les usages et de favoriser des mobilités plus décarbonées. Cette transition est déjà à l’œuvre dans de nombreux territoires, comme en témoignent les multiples exemples présentés et développés dans ce guide qui se veulent une source d’inspiration pour d’autres acteurs souhaitant s’engager.
Pour télécharger le guide, c’est sur le site de l’ADEME