En matière de restauration écologique, planter des arbres est devenu la solution prédominante. Pourtant, les écosystèmes forestiers ne sont pas les seuls qui méritent d’être restaurés. Les écosystèmes herbacés abritent également une grande biodiversité et participent au stockage du carbone souterrain. Ils correspondent aux prairies américaines, savanes africaines et pelouses du sud de la France et représentent 40 % de la biosphère terrestre. Quatre chercheurs, dont Élise Buisson, de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie de l’université d’Avignon, soulignent leur importance dans une synthèse des connaissances en la matière publiée, le 4 août, dans la célèbre revue Science.
« La restauration écologique de ces écosystèmes a reçu peu d’attentions en raison de la supposition fausse selon laquelle ils se sont formés récemment et peuvent se reconstituer rapidement », expliquent les scientifiques. Pourtant, ces derniers affirment que les écosystèmes herbacés mettent « des siècles à récupérer une composition similaire aux écosystèmes herbacés anciens sans jamais l’atteindre ». Cette dégradation est souvent le résultat d’un changement de « régime de perturbations ». Ce phénomène advient lorsqu’un écosystème maintenu « ouvert » (par opposition à un écosystème « fermé », comme une forêt ancienne, sans interaction avec le monde extérieur) par des perturbations naturelles, comme l’herbivorie, se retrouve déstabilisé par des activités humaines telles que le labour, le surpâturage, l’extraction de minerais ou la plantation d’arbres. « Ces destructions sont souvent irréversibles, ignorant le stock de carbone souterrain dans ces écosystèmes herbacés anciens ainsi que les difficultés, voire l’impossibilité, à restaurer leur biodiversité et leur complexité. »
Pour accompagner la restauration ce type d’écosystèmes comme il se doit, les chercheurs suggèrent de prendre en compte les effets des perturbations naturelles de ces milieux qui les maintiennent ouverts et diversifiés, « ce qui nécessite de nombreuses recherches et des adaptations régulières ». Et pour accélérer la cadence et aider ces écosystèmes à recouvrir leur biodiversité, ils appellent à développer, dès maintenant, « les techniques visant à accélérer le rétablissement de la banque de bourgeons et des organes souterrains, (qui) n’en sont qu’à leurs balbutiements ».
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La restauration écologique passe aussi par les écosystèmes herbacés
En matière de restauration écologique, planter des arbres est devenu la solution prédominante. Pourtant, les écosystèmes forestiers ne sont pas les s…
24 17:44:50/08/2022 –
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