Dans sa publication INSEE Flash n° 140 de janvier 2012, l’Insee indique que le mouvement de périurbanisation en région Champagne-Ardenne, amorcé dans le courant des années soixante-dix, se poursuit. Il traduit à la fois l’installation de populations de plus en plus loin des villes et le maintien d’une forte concentration de l’emploi dans les agglomérations. Ainsi les couronnes se peuplent essentiellement au détriment des cœurs d’agglomérations et de bourgs.
La confrontation des caractéristiques de la périurbanisation, des motivations et du ressenti des ménages et de l’estimation des conséquences économiques de l’éloignement pour les ménages a conduit à interroger la pérennité de la périurbanisation et de ses conséquences pour les communes les plus éloignées en prenant en compte les évolutions à venir possibles.
État des lieux de la périurbanisation en Champagne-Ardenne
Fondé sur un solide état des lieux, le rapport de phase 1 met en évidence l’éloignement des fonctions d’emploi et d’habitat : les pôles concentrent les fonctions économiques et de services et les fonctions résidentielles se déploient dans les couronnes périurbaines. Cela se traduit par des mobilités nombreuses. L’organisation du territoire soulève ainsi deux premiers enjeux : le faible accès aux services les plus élémentaires et la dépendance à la voiture sur l’ensemble des espaces péri-urbains pour tous les déplacements.
La périurbanisation constitue de plus un phénomène de spatialisation des dynamiques démographiques. En Champagne-Ardenne, l’enjeu du vieillissement de la population se posera progressivement mais massivement dans les couronnes successives.
Enfin, l’impact de la périurbanisation sur le parc de logements et la consommation d’espace interroge l’existence de stratégies d’aménagement à long terme des collectivités.
La périurbanisation vécue par les ménages champardennais
Un sondage réalisé auprès d’un panel de ménages des aires urbaines de Reims, Charleville-Mézières et Troyes a permis d’appréhender les motivations ayant entraîné le désir de migration vers le périurbain, et les éventuels éléments déclencheurs ayant poussé à la concrétisation du projet.
Les ménages faisant le choix du périurbain sont à la recherche d’une qualité de vie et d’un environnement (calme, paysage, jardin, sécurité) que la ville ne leur offre pas à un coût acceptable. Ils parviennent à concrétiser leur projet grâce aux nombreuses opportunités offertes dans les couronnes éloignées.
La satisfaction des ménages périurbains est sans appel : 97 % des ménages interrogés trouvent que leur déménagement a répondu à leurs attentes.
Évaluation de l’impact économique de la périubanisation sur le budget des ménages
L’analyse économique du coût de l’éloignement démontre que, pour un ménage propriétaire résidant en 1ère ou 2e couronne et travaillant en ville-centre, le coût lié aux déplacements et au logement est 2 à 3 fois plus élevé que pour un ménage locataire dans le pôle urbain. Le budget logement et taxes augmente de 1,4 à 1,8 fois avec l’éloignement quand le budget mobilité est multiplié par 3 à 10 selon les agglomérations et le nombre de véhicules utilisés par le ménage.
Ainsi, dans plus de 200 communes des couronnes périurbaines, le budget cumulé du logement et des mobilités courantes dépasse 50 % du revenu alors qu’il ne représente que 25 à 30 % du revenu en ville-centre. Ce constat questionne la soutenabilité pour les ménages, notamment dans les couronnes les plus éloignées.
Une situation qui interroge sur l’avenir
Les territoires observant les plus fortes croissances démographiques ces dernières années sont dans les 2e voire 3e couronnes. Le niveau d’équipement et de service ainsi que la densité et la dynamique des emplois y sont particulièrement faibles. Si les ménages semblent ne pas tenir compte de ces facteurs dans leur choix initial de migration, une partie d’entre eux les citent comme inconvénients après leur installation. L’équipement de ces territoires et/ou leur proximité à des pôles secondaires structurants est un enjeu pour leur avenir.
Le phénomène de diminution de population dans les villes-centres commence à gagner les premières couronnes vieillissantes. Ce phénomène de vieillissement qui devrait s’amplifier interroge les stratégies de renouvellement, de redynamisation et d’adaptation de ces espaces au défi de la lutte contre la dépendance.
Cette situation doit conduire les acteurs de l’aménagement du territoire à développer une vision prospective du territoire pour mettre en place des stratégies pour un développement durable des espaces urbains, périurbains et ruraux.
Accès aux rapports d’étude :
Synthese (format pdf – 8 Mo – 25/02/2015)
Rapport_Phase_1_Diagnostic_1_sur_2_ (format pdf – 16 Mo – 04/03/2015)
Rapport_Phase_1_Diagnostic_2_sur_2_ (format pdf – 20.7 Mo – 04/03/2015)
Rapport_Phase_2_Modelisation (format pdf – 14.3 Mo – 25/02/2015)
Rapport_Phase_3_Mise_en_Perspective (format pdf – 10.9 Mo – 25/02/2015)
Resultats_enquete_menages (format pdf – 3.2 Mo – 25/02/2015)onomiques de la périurbanisation sur les ménages – DREAL Champagne-Ardenne.